Can only be another sign

l'amitié double les joies et réduit de moitié les peines.
can only be another sign

Comme à mon habitude, je me levais très tôt, il devait être huit heures trente, trente-cinq tout au plus. Ma chambre était en face de celle Swan, ma meilleure amie et je peux même dire ma soeur. Nous avions traversés tellement d'épreuves ensembles, c'est incroyable de se plonger dans le passé, de se rappeler nos souvenirs, nos galères, nos rigolades. J'ai l'impression d'être encore cette jeune lycéenne, cheerleader à ses heures perdues. Le temps a passé et nous sommes toujours aussi inséparable, bon comme toute relation, tout n'est pas toujours rose, mais notre amitié a su résister aux obstacles. Dorénavant, nous vivons dans l'ancienne bâtisse de ma grand-mère, celle-ci étant décédé j'ai hérité de ce petit bou de terre. Une petite maison typiquement Américaine qui est transmise de génération en génération par ma famille. C'est Swan qui était là pour moi lorsque grand-mère est partie, elle m'a ramassé à la petite cuillère. J'étais totalement anéantie, j'ai pleuré tellement que j'ai finis par croire que je ne pourrais plus m'arrêter. Flashback. "La dernière chose que je lui ai dit c'est qu'elle m'avait extrêmement déçu. Je m'en veux tellement, je voudrais mourir " Disais-je à Swan, des larmes coulaient au gré de ma tristesse et de mon désespoir inqualifiable. C'était il y a un an, aujourd'hui j'y repense encore beaucoup, mais avec plus de recul et puis Swan m'a apportée l'aide dont j'avais besoin dans ces moments douloureux. C'est avec un visage blasé et fatigué que je descendais les escaliers qui grinçaient du aux quelques lourdes années qu'ils avaient encaissés. Je me dirigeais dans la cuisine pour me préparer un café, j'étais encore en pyjama, vêtue d'un petit short accompagné d'un top bleu. Tout ce qu'il y a de plus banale pour une jeune fille de vingt-deux ans.

HOLD ME WRAP ME UP AND UNFOLD ME - EVY & SWAN

Entre raison et sentiments je perds pied et je me noie dans le flot de la vie. Éprise d'un homme qui m'est interdis, je sens mon cœur exploser dans ma poitrine. J'aimerais tant croire qu'une vie heureuse avec lui est possible mais ce mensonge serre mon corps dans un étau qui m'étouffe peu à peu. Je m'accroche à la vie alors que je sens encore ses caresses sur ma peau. Ses lèvres ont à jamais marqué ma peau incandescente sous son touché qui me manque inlassablement. Je jalouse Cassandre d'avoir profiter de lui sans aucune contrainte et sans aucune tapie. Mais la jalousie laisse place au remord et au vide qui est devenu mien depuis bien trop longtemps à mon goût. Allongée dans mon lit, je me retourne une fois de plus alors que mes draps se collent contre ma peau brulante tout en me faisant soupirer. Je ne me rappelle plus l'heure qu'il est mon regard perdu dans le plafond où je vois les traits de son visage se dessiner. Castiel. Je soupire une nouvelle fois de frustration alors que je quitte mon lit dans cette nuisette bien trop femme pour la pauvre fille que je suis. Un bref regard m'annonce que dehors, le temps est radieux … par le passé cette simple vision aurait suffit à me faire sourire tout en rendant ma journée agréable, ce qui n'est plus le cas à présent. Je manque d'air dans cette vie faite sur mesure pour moi et qui me dégoûte. Mais je ne suis pas la seule et la porte que j'ai en face de moi en est la preuve alors que je viens à peine de quitter ma chambre. Evy. Elle est là, je le sais et je le sens et cette pensée suffit à me soulager d'un poids. Elle sera toujours là pour moi tout comme je le serais pour elle. Elle est entrée dans ma vie et dans mon cœur alors que nous étions que des enfants pour devenir une partie de moi. Ma lumière qui m'aide à avancer dans la vie lorsque je sens la force me quitter.

La cuisine m'accueille dans une clarté apaisante alors que je me dirige vers le frigo dans l'histoire de m'y préparer un bol de céréales aussi banal soit il. Je sens mon estomac hurler dans mon pauvre ventre alors que la nausée me prend. Il ne faut qu'une seule bouchée pour que je comprenne mon erreur. Les toilettes deviennent ma priorité alors que je bouscule sans même m'en rendre compte dans ma précipitation ma petite Evy encore toute ensommeillée. Je me vide de toutes mon énergie sur la cuvette des toilettes avant de me relever, les larmes aux yeux. La tête me tourne et je sens que la nausée est toujours présente dans un coin de ventre pourtant je quitte ce lieu maudit que je connais bien trop en ce moment. Ce n'est guère une surprise de me retrouver devant Evy qui me fixe de son regard sombre. Un sourire se peint dans mes lèvres alors que je ne souhaite en aucun cas voir de l'inquiétude briller dans ses prunelles. « Sexy ta tenue. » Je laisse un petit rire m'échapper dans l'espoir de détourner cette conversation que je ne souhaite en aucun avoir. Une intoxication alimentaire ne se soigne pas en un jour ...

J'avais cru entendre du bruit au premier étage, cela devait être très certainement Swan qui venait de se lever. Je décidais de monter pour en avoir le coeur net, je trainais les pieds, mes pauvres pantoufles criaient à l'aide. Je me dirigeais lentement vers le premier couloir, quand j'aperçus Swan qui venait des toilettes. Ces derniers temps, elle devait s'y rendre facilement sept fois par jour, ce qui était particulièrement étrange. Avait elle quelque chose à cacher ? Je l'ignorais. Elle laissa échapper un petit « Sexy ta tenue. » Un sourire en coin se dessina très doucement sur mon visage, mes yeux venaient enfin de s'être pleinement éveillés. Je m'approchais d'elle pour lui dire d'une vois douce, emplis d'un réconfort plus que rassurant. « Swan. Est-ce que tu souhaites me parler de quelque chose ? Ces derniers temps, je te trouve ... » Je laissais passer quelques secondes interminables, je me mordis la lèvre pour conclure avec ce mot révélateur de mes récentes inquiétudes. « Étrange. ». Elle était la seule personne à qui je ne cachais aucun de mes noirs secrets, elle était mon amie, elle était mon repère à Honey Groove. Je ne supportais pas l'idée qu'elle pourrait aller mal. Désormais nous avions des problèmes d'adultes, mais laissez-moi vous montrez nos anciennes broutilles quotidiennes et typiquement lycéennes. FLASHBACK « Je ne sais pas quoi faire Swan. C'est vrai, c'est un salaud, il m'a trompé avec cette cruche d'Alyson, mais tu vois j'ai dû faire des dizaines de rêves ou il se mettait en quatre pour pouvoir obtenir mon pardon. Et la c'est ce qui arrive, je n'étais pas préparée à cette éventualité. Je suis perdue. Aide-moi. » Alexander était mon ex petit ami et j'en étais inconditionnellement amoureuse jusqu'à que ce charmant et très respectueux garçon me trompe avec une autre cheerleader. FIN FLASHBACK Aujourd'hui, nous sommes des femmes, du moins de jeunes femmes. Malgré mes craintes et mon refût permanent de suivre les conseils de ma mère, j'ai pris la décision de reprendre l'entreprise familiale. Une petite boutique d'antiquité située sur la place d'Honey Groove. Swan quand à elle est devenue styliste, profession qui lui va comme un gant en passant. Chacun d'entre nous à trouver sa place dans ce monde de douleurs et de tortures. Pierre Corneille a écrit " Le temps est un grand maître, il règle bien des choses. " C'est seulement aujourd'hui que je peux comprendre cette simple phrase.

« Swan. Est-ce que tu souhaites me parler de quelque chose ? Ces derniers temps, je te trouve ... » Mon regarde baisse alors que je ne trouve pas la force de la regarder droit dans les yeux. Je me sens coupable de lui cacher cette nuit qui fut des plus belles de mon existences en compagnie de Castiel. Elle ne me jugera pas, je le sais très bien pourtant je peux lui avouer ma faute qui me ronge un peu plus chaque jour. Surtout lorsque mon regard se pose sur le corps encore endormi de ma sœur. Cette sœur qui devient une étrangère au fil des années malgré tout mes efforts pour m'accrocher à elle comme si ma vie en dépendait. Je me voile la vérité pour ne pas sombrer alors que je me perds dans les prunelles si rassurantes de mon amie. Evy … Mon cœur bat avec douleur dans ma poitrine alors que je comprends, que mon silence est à présent résolu. Mais j'ai peur de sa rancœur envers moi d'avoir tout gardé pour moi. Je ne peux imaginer de la perdre un seul instant alors qu'elle m'est à présent vitale. Je la cherche chaque jour alors qu'elle tend sa main vers moi pour m'emmener dans ce monde qui devient tout à coup plus simple en sa présence. Et plus mon silence dur plus je la sens s'éloigner … En la préservant de moi, je la perd. « Étrange. ». Je relève la tête alors que la culpabilité devient mienne. Je n'ai pas le droit de lui faire ça surtout que mentir est inutile entre nous. Les mots aussi le deviennent lorsqu'il n'est plus question que de nous deux. Nos yeux sont le reflets de nos âmes alors qu'elle lit en moi comme dans un livre ouvert. Mais la peur est toujours présente, cette peur qui guide chacun de mes pas et qui me pousse à être cette autre que je déteste tant. Je me retranchement dans les limbes de mon esprit dans l'espoir de m'en sortir indemne, ce qui semble à présent impossible. Les limites ont été dépassées alors que son âme est devenue mienne en cette nuit merveilleuse, Castiel. « Juste une petite indigestion ... ».

Sans que je ne puisses les retenir, une larme glisse le long de ma joue alors que je me sens piégée dans mon existence. Je suffoque sous cette liberté que j'ai tant de fois cherché, et à présent que je viens à l'effleurer je goute au remord qui me font toucher le fond. Je ne pourrais pas tomber plus bas, une bonne chose en soit … Je n'ai jamais aimé être faible devant quiconque comme mon éducation que me l'appris mais avec Evy tout est différent. Elle n'est pas n'importe qui, elle n'est pas ces autres qui n'ont pas le droit à mon attention et pour qui je ne suis qu'une fille comme une autre. J'ai mal tellement mal, alors que mes lèvres se pincent dans l'espoir de refréner le flot de larmes qui ternissent mon visage de poupée. « J'ai fait la plus grosse connerie de toute mon existence mais le pire c'est que je n'arrive pas à la regretter pire même je suis prête à la refaire. » C'est dit alors que je me sens tout à coup libérer d'un poids. Poids qui se transforme en un attente douloureuse alors que le temps s'arrête sur les lèvres de mon amie qui restent closes. Le froid m'entoure tout en glaçant mon être d'effroi. Qu'est ce fais pour en arriver là ? J'ai creuser mon trou sans même m'en apercevoir. Mon insouciance me perdra tout comme elle a perdu ma sœur.

Je regarde péniblement Swan qui semble éprise d'une angoisse passagère. Ses yeux parlent à sa place, ils me disent "Aide-moi, j'ai besoin de toi". Je ne désire qu'une seule chose : lui venir en aide. C'est quelque chose que je ne peux pas supporter, voir un de mes proches dans la peine, je dois immédiatement y remédier. « Juste une petite indigestion ... » Me dit elle, elle ment et c'est plus qu'une évidence. Je te connais tellement, je peux lire et reconnaitre chacune de tes expressions faciales. Je continue de plonger mon regard dans le sien, cette fois-ci c'est mon regard qui prend la parole. Il lui dit d'une vois douce et rassurante "Parle-moi, je suis là pour toi Swan". Elle sait pertinemment que je ne suis pas dupe et qu'elle ne peut pas me mentir, pas à moi. Une délicate larme glisse le long de ses traits fins, assez. Je dois faire quelque chose pour y suppléer, mais avant que je ne puisse m'exprimer, elle se confie « J'ai fait la plus grosse connerie de toute mon existence mais le pire c'est que je n'arrive pas à la regretter pire même je suis prête à la refaire. ». Je suis soudainement rassurée, elle a réussi à m'avouer ses peines et tourments. C'est Castiel, je l'ai immédiatement deviné, son amour de toujours. Un amour brulant que j'ai vu évoluer, un amour irrévocablement passionnel. Je plonge à nouveau mon regard dans le sien. Je m'approche de ma sœur de cœur et je la prends dans mes bras, je resserre mon étreinte, ma main caresse sa nuque. Ce moment à nous est un signe de réconfort et de compassion. « Écoute moi. On va descendre au salon et tu vas m'expliquer. Je pourrais te venir en aide à une seule condition : il faut que tu te confies. Ça va aller, je suis la. ». Je ne pense à rien d'autre. Mon esprit se torture, il désire des réponses à ses questions. Réponses qui ne peuvent venir que de la bouche de Swan. Castiel est un sujet délicat, il est à l'origine de beaucoup de sentiments positifs comme négatifs. L'amour vit l'instant présent, ne se retourne pas sur le passé ni ne s'inquiète de l'avenir. L'amour c'est maintenant !

Mais je ne suis pas seule, et les bras de mon amie ne tarde pas à m'entourer alors que sa voix me perce doucement. Je me retrouve dans mon enfance dans les bras de Cassandre après un nouveau rejet de ma mère face à mon affection débordante qui ne semblait guère à son goût. Sa main caresse doucement ma nuque alors que mes sanglots cessent d'agiter ma poitrine tout en laissant des grimaces de douleur se dessiner sur mon visage. « Écoute moi. On va descendre au salon et tu vas m'expliquer. Je pourrais te venir en aide à une seule condition : il faut que tu te confies. Ça va aller, je suis la. » Elle se décale pour ancrer mon regard dans le sien et je me sens coupable d'avoir tout garder pour moi. Je me suis idiote d'avoir eut peur de son jugement à mon que ce ne soit le mien. Dit à voix haut mon erreur devient bien plus douloureuse que le stade de la pensée. Et lui pense-t-il à moi ? J'en doute vu son absence prolongée qui serre mon cœur à chaque secondes. Romantique dans l'âme j'ai toujours attendu d'être amoureuse pour débuter une relation tout en me donnant corps et âme et voilà que je tombe amoureuse du seul homme que je n'aurais jamais. Mon sang bouille dans mes veines à ses idées alors que la nausée me reprend. Bloquant ma respiration, mon corps se fige dans l'idée que celle-ci ne soit plus qu'un mauvais souvenir. Ma main se noue dans celle de mon amie alors que nous partons en direction du salon où je me laisse tomber sans la moindre délicatesse sur le canapé. Je replie mes jambes contre ma poitrine dans l'espoir de me protéger de cette réalité que j'essaye depuis tant de temps de repousser. Cette nuit me hante comme toujours tout en prenant en otage mon être. J'en suis malade aussi moralement que physiquement.

« Y a un mois j'ai appris le plan conjugal de mes parents à mon sujet comme tu le sais. Mais ce soir là, je n'ai pas dormi chez eux mais avec Castiel ... » J'avale avec peine ma salive alors que ma respiration devient douloureuse. Oui, cette nuit j'ai vraiment gouter à la liberté et à la vie sous ses doigts. Cette nuit au goût amer du regret et dont j'en rêve encore chaque nuit. Je suis humaine après tout. Mais le pire dans tout ça, c'est que cette nuit à marqué mon détachement de Cassandre. Dans ses bras il n'était plus question d'elle mais seulement de moi et de lui. Telles deux âmes sœurs nous nous sommes retrouvés une dernière fois avant que la vie reprenne son court. « J'ai tellement honte ... s'il te plait ne me juge pas.»

Encore vêtue de nos pyjamas, nous descendons les escaliers grinçant de grand-mère pour arriver à notre destination. Le salon, plus précisément le canapé. Les fines jambes de Swan se ressert vers sa poitrine. Je comprends alors, le sentiment de sécurité dont elle a besoin. Du réconfort, du soutien. Je suis là pour lui apporter cette palette d'émotions qu'on a tous besoin un jour ou l'autre. Je m'assois et passe ma cheville sous mon autre cuisse, je laisse mon regard entrer dans le sien. J'attends des réponses, une explication. « Y a un mois j'ai appris le plan conjugal de mes parents à mon sujet comme tu le sais. Mais ce soir là, je n'ai pas dormi chez eux mais avec Castiel ... » Je constate sur-le-champ qu'elle peine à se confier, sa respiration est douloureuse. Je l'écoute avec attention, je suis dorénavant parfaitement réveillée. Elle a dormit avec Castiel et cette révélation agit comme une véritable évidence pour moi. Quelques rayons de soleil traversent la pièce et ce heurte à mon visage, je plisse légèrement les yeux. Ma chevelure est prise au piège par un vulgaire chouchou qui a traversé bien des épreuves, celle-ci tombe avec difficulté sur mon dos. La respiration de Swan parait éprouvante. Elle enchaine avec peine. « J'ai tellement honte ... s'il te plait ne me juge pas. » Je réfléchis pendant quelques secondes, mon esprit parcours de nombreuses situations. Elle a couché avec le petit ami de sa soeur. Ma raison me dit "C'est mal et c'est une véritable trahison", si je me trouvais face à une copine quelconque c'est sans doute ce que je dirais. Mais c'est Swan. Je respire et mon coeur parle à ma place. « Je vois ... écoute moi. L'amour est quelque chose d’imprévisible, tu ne pouvais pas prévoir ce qui s'est passé pendant cette nuit là. Je comprends ton mal-être mais il faut que tu te détaches de ta culpabilité. Tu n'as pas à avoir honte. On ne peut rien y faire, c'est arrivé. » Je ne sais pas quoi dire. J'ignore quel comportement aborder. Je vois juste une personne que j'aime dans la douleur. Si j'étais à sa place, j’avancerais mais je n'ai pas de sœur par conséquent je ne peux pas comprendre. Sean, l'amour de ma vie m'a dit un jour "La trahison est la seconde nature des femmes". Sommes-nous prédestinées à briser le coeur de nos proches ?

Tant de questions s'imposent dans ma tête sans pour autant que je puisses y trouver des réponses au contraire même. Chaque question laisse place à une question et ainsi de suite tout en me faisant tomber dans un cercle vicieux dans lequel je ne trouve aucun échappatoire. J'aimerais disparaître quelques secondes pour retourner dans le passé où tout été si simple. Ce passé où nous étions tous réunis dans les joies mais aussi comme dans la peine. Mais la vie était si simple dans le creux de notre paume alors qu'à présent tout se fissure et nous devenons des inconnus. La première est ma sœur qui n'est plus qu'un pale reflet de ce qu'elle était et dont ses souvenirs s'effacent peu à peu. Toujours cette même rengaine qui serre mon être de souffrance à croire que j'ai besoin d'elle pour vivre. Dans la douleur je trouve mon salut même si se lever chaque jour pour affronter la vie est une souffrance. Mais je ne suis pas seule et cette réalité m'allège d'un pas. Peu importe si je chute, Evy sera toujours là pour me rattraper même dans les situations les plus dramatiques. Je pourrais tuer pour elle voir même devenir complice de ses méfaits si elle venait à en faire. Ma confiance est aveugle en elle alors que dans cette maison je m'épanouis doucement. Je suis heureuse mais il me manque une chose. Cette chose maitresse de mes tourments et qui porte le nom de Castiel. Quand ai-je commencer à l'aimer ? Avec le temps et tous ces moments passés en sa compagnie alors que seuls nous essayons d'oublier la douleur de la disparition de Cassandre. Il était là juste pour moi. J'ai découvert un homme aimant, un homme si formidable, un homme tout simplement fait pour moi, mon homme. Celui que toutes les petites filles attendent : mon prince charmant. « Je vois ... écoute moi. L'amour est quelque chose d’imprévisible, tu ne pouvais pas prévoir ce qui s'est passé pendant cette nuit là. Je comprends ton mal-être mais il faut que tu te détaches de ta culpabilité. Tu n'as pas à avoir honte. On ne peut rien y faire, c'est arrivé. » Elle trouve toujours les mots pour dédramatiser les situations les plus périlleuses. Je l'aime tant pour ça pourtant même si je bois ses paroles, mon esprit ne peut les croire. Je suis trainée et l'amour ne change rien à cette vérité. Cassandre n'aurait jamais fait ça ! Elle aurait fidèle à son homme mais au fond je le suis à son homme … Piégée entre deux hommes, je cherche en vain une issue de secours mais je goure totalement.

« Mais comment ? En l'espace d'une nuit je suis passée de la gentille fille à la trainée du quartier qui trompe son fiancé avec l'ex grand amour de sa sœur qui ne se réveillera jamais ! » Tout mon corps tremble alors qu'une nouvelle larme roule le long de ma joue. D'un revers de main je la balaye pour ancrer mon regard dans celui de mon amie dans lequel je suis dur de trouver du réconfort. Ma respiration se calme dans le creux de ses prunelles alors que je sens la nausée jouer avec mon estomac. Je soupire tout en basculant ma tête en arrière, ma main plaquée contre mon ventre. « Et pour couronner le tout, il faut que je tombe malade la semaine où je m'occupe d'un gros contrat avec Rhyanne ! » Ma vie est une catastrophe en ce moment. Je suis tellement fatiguée ...

Je hais les situations complexes, du moins quand elle me porte préjudice. Depuis la mort de grand-mère, je ne veux qu'une seule chose : vivre ma vie pleinement et arrêter de me rendre malade pour des broutilles. C'est l'ironie du sort qui veut sa, j'ai longtemps laissé des personnes m'atteindre. Ces personnes pouvaient me nuire, elles avaient du pouvoir sur mon âme. J'étais faible sur certains points, mais il est hors de question de laisser à nouveau la bêtise humaine et l'immaturité m'atteindre. Je dois monter des barrières pour me protéger, des murs grands et épais. Mon coeur est à l'abri de toutes éventualités perverses. Je suis forte. Je pourrais dire à Swan : Ma pauvre, mais ne te torture plus. Avance et ne te retourne pas. Je pourrais la secouer pour lui faire prendre conscience qu'elle doit tout comme moi, monter des barrières. C'est ce que je vais faire, de temps à autre je peux être très direct et parfois même un peu brutal. « Mais comment ? En l'espace d'une nuit je suis passée de la gentille fille à la trainée du quartier qui trompe son fiancé avec l'ex grand amour de sa soeur qui ne se réveillera jamais ! » Mon regard se ternit. Je viens d'entendre une absurdité vêtue d'une incompréhension totale. Je regarde Swan, torturée par une situation plus que complexe. Je ne parle pas, mais mes yeux en disent long sur ma futur interaction. Swan Abernaty, une trainée ? Si par le plus grand hasard du monde, Swan est une trainée alors moi je suis la prostitué d'Honey Groove. Entre outre, je suis très différente de Swan, il peut arriver dans un moment d'incertitude quant à mes sentiments pour Sean, de coucher avec le premier venu. Une délicate larme que mon amie balaye aussitôt glisse, une fois de plus. « Et pour couronner le tout, il faut que je tombe malade la semaine où je m'occupe d'un gros contrat avec Rhyanne ! » Assez. C'est la première chose qu'il me vient à l'esprit. J'attrape avec un soupçon de violence mon amie par le bras, je l'entraine avec moi. Elle se lève. Nous sommes désormais debout, l'une face à l'autre. Je fixe péniblement Swan pour lui répondre « Tu vas ouvrir tes oreilles et tu vas m'écouter. Tu n'es pas une trainée, Swan. Je t'interdis de parler de toi de la sorte. Tu n'as rien fait de mal, il est temps de penser à ton bonheur et seulement ton bonheur. Je ne veux plus que tu te tortures l'esprit de cette façon. Alors, tu vas t'habiller, je vais nous préparer le petit déjeuner et ce soir : on sort. Ca te changera les idées. ». Je viens de lui parler avec un temps soit peu de colère, mais je ne pouvais point rester assise à voir la personne qui compte le plus dans ma vie, se torturer encore et encore. Swany a l'habitude, je suis assez imprévisible.

Il 'est plus temps de chercher des explications alors que la nausée me tourmente. Mon estomac crie famine pourtant je ne fais même pas l'effort de manger de peur de voir la nausée me conduire une nouvelle fois aux toilettes. Je déteste ma vie … En temps normal, je suis tellement différente, tellement pleine de vie que ça en devient agaçant. Mais depuis cette nuit, tout à changé à croire que j'ai perdu de mon insouciance. J'ai l'impression qu'aucun retour en arrière n'est possible alors qu'on force à vivre dans cette réalité affligeante. Je pousse un hoquet de surprise face à la réaction pour le moins violente de mon amie. Sa main se noue autours de mon bras pour me forcer à me lever. Sous le coup, je perds l'équilibre avant de trouver appui sur sa prise qui me tient fermement. Mes yeux s'écarquillent alors que j'essaye de comprendre sa réaction. « Tu vas ouvrir tes oreilles et tu vas m'écouter. Tu n'es pas une trainée, Swan. Je t'interdis de parler de toi de la sorte. Tu n'as rien fait de mal, il est temps de penser à ton bonheur et seulement ton bonheur. Je ne veux plus que tu te tortures l'esprit de cette façon. Alors, tu vas t'habiller, je vais nous préparer le petit déjeuner et ce soir : on sort. Ca te changera les idées. ». Ma bouche s'ouvre pour se referment en silence. Elle a raison, je le sais très bien. Elle a cette force que j'admire tant et que je n'aurais jamais. Tellement différentes mais tellement proches que ça en devient presque malsain. Le sang ne nous lie pas pourtant je peux dire sans aucune honte qu'elle est comme une sœur pour moi. Complémentaires, elle sait me faire réagir alors que je réfrène son côté impulsif. Toujours là, inséparable je me moque totalement des moqueries à notre sujet. Ce n'est pas juste elle, ni moi c'est simplement nous. A deux nous sommes invisible et je le comprends maintenant alors que je puisse ma force en elle. « Tu as raison. » Bien sur qu'elle a raison comme toujours quand il s'agit de moi. Quand l'une va mal, l'autre prend les choses en main à croire que tant qu'il en restera une nous ne pourrons jamais tomber.

Un sourire se peint sur mes lèvres malgré ma nausée toujours présente. « Oui chef ! » Je dépose un baiser sur sa joue alors qu'un petit rire s'échappe de ma bouche. L'espace d'une seconde, j'arrive à faire face à ma vie sous les paroles de mon amie. Ce qui est fait … Montant les marches pour rejoindre ma chambres je laisse mes lèvres fredonner une chanson de mon enfance. J'essaye de tout oublier. Mais quand oublier deviendra impossible quel choix me restera-t-il ? Mon armoire s'ouvre pour me laisser rayonnante face à toutes mes affaires qui me tendent les bras. Je soupir de plaisir face à tous ses tissus précieux qui sont mieux. Mon choix, se porte sur une robe sombre qui glisse à la perfection sur ma peau et qui reste idéale pour une première rencontre avec des clients exigeants au porte monnaie bien remplit. Un bref coup d'œil dans le miroir m'annonce que malgré ma robe aussi parfaite soit elle, j'ai une mine affreuse. Soupirant, je quitte ma chambre alors que l'odeur de crêpes arrivent à mes narines. Je dévale les marches pour arriver dans la cuisine ou Evy m'attends avec son sourire rayonnant. « J'en salive déjà ! » J'ai faim, tellement faim.